join the circus 1998
Prétendre établir une filiation entre l’esprit dit baroque et l’œuvre de Marie-Jo Lafontaine relèverait d’un exercice vain et forcé. Mais pointer une proximité dans le schème commun d’un monde qui soit théâtre permet de donner à sentir, à comprendre le creuset philosophique à partir lequel Marie-Jo Lafontaine tire ses créations. Fascinée depuis longtemps par le monde du cirque, l’artiste a photographié des clowns (des Pierrots, des augustes...), des jongleurs dans des cirques en Suisse, en Belgique, en France, en Allemagne, réalisant en 1998 une série de photographies et monochromes intitulée Join the circus.
Travailler sur le cirque, sur son mélange d’enchantement et de danger, c’est retrouver l’enfance, explorer les réminiscences, ouvrir le coffre des souvenirs des spectacles où, sur la piste, se succédaient acrobates, danseuses, dompteurs, animaux, équilibristes, jongleurs, clowns blancs... Sur la scène passagère du monde, souvent représentée par une piste de danse (Dance the world !), une arène (A las cinco de la tarde), une piste de cirque (Join the circus), un ring (Round around the ring), un huis clos de combat (Victoria...), les humains, les animaux, les végétaux viennent et partent, leur disparition signant l’advenue de nouvelles créatures .
Véronique Bergen Philosophe.
Extrait du livre « Tout Ange est Terrible » édition La Lettre Volée